En soirée, je reçois un appel téléphonique de la part de l’une des éducatrices du foyer où réside mon fils. Elle m’apprend que mon bébé est tombé vers 17h.30 en présence de l’une de ses collègues. Mon bébé a chuté contre un meuble et s’est cogné la tête sous ses yeux. Il a une bosse sur le côté gauche de son front. Sa surveillante lui a mis de la glace et, il s’est finalement endormi. Quand tout ceci s’est passé, moi je n’étais pas là. J’étais en train de marcher dehors, comme à mon habitude. Je suis en colère au sujet de ce qui s’est produit. Impuissante, je me demande ce que je peux faire pour mon enfant. Je n’ai pas le droit de le voir en dehors du peu d’heures de visite que l’on m’accorde. C’est-à-dire, actuellement, au total 4h.30 par semaine.
Je ne peux donc pas être présente pour lui pour pouvoir le consoler dans ces moments difficiles, comme toute mère voudrait le faire. Je voudrais pouvoir m’assurer qu’il va bien. Lui dire que je l’aime et que cela va passer. Mais, je ne peux pas. Je ne peux pas lui dire tout cela et, je dois croire les gens sur parole au sujet de tout ce qu’on me raconte de lui.
Cet événement est une faute d’inattention ou un accident, selon les termes que l’on veut employer. Ceci, en présence de ceux qui gardent mon bébé. Sa surveillance est sensée être faite par du personnel qualifié. Il y a assez de collaborateurs pour cela.
Et, si ce fameux accident s’était produit avec moi au lieu d’un éducateur ?
Eh bien, la réponse est très simple. La différence entre les gens qui travaillent dans cet endroit et moi, c’est que cela aurait aurait été une raison suffisante pour m’enlever mon fils définitivement
et, pour le mettre dans une famille d’accueil. Alors qu’eux, ils ne risquent rien. Pour cette raison, j’ai pris des photos comme preuve.
Je me sens frustrée de ne pas être là pour le protéger et le consoler. Je me sens triste de ne pas être suffisamment utile et protectrice à cause de l’éloignement subi et obligatoire.